Peter Stein

I Demoni

de Fedor Dostoïevski

Archive 2010
Théâtre
1/3

I Demoni / Les Démons
de Fedor Dostoïevski
Adaptation et mise en scène, Peter Stein
Assistants mise en scène, Carlo Bellamio, Markus Stein
Musique, Arturo Annecchino
Décors, Ferdinand Woegerbauer
Costumes, Anna Maria Heinreich
Tailleurs, Mariella Visalli, Daniela Petumia
Lumière, Joachim Barth
Photographie, Tommaso Le Pera, Andrea Boccalini
Avec Andrea Nicolini, Elia Schilton, Maddalena Crippa, Maria Grazia Mandruzzato, Ivan Alovisio, Alessandro Averone, Rosario Lisma, Fausto Russo Alesi, Irene Vecchio, Franca Penone, Pia Lanciotti, Franco Ravera, Paolo Mazzarelli, Paola Benocci, Graziano Piazza, Giovanni Visentin, Carlo Bellamio, Fulvio Pepe, Luca Iervolino, Riccardo Ripani, Armando de Ceccon, Matteo Romoli, Peter Stein, Nanni Tormen, Federica Stefanelli, Antonia Renzella
Piano, Arturo Annecchino, Giovanni Vitaletti, Massimiliano Gagliardi
Production Tieffeteatro – Teatro Stabile di Innovazione (Milan) ; Wallenstein Betriebs-GmbH (Berlin)
Coréalisation Odéon-Théâtre de l’Europe ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de Guy de Wouters
Avec le soutien de l’Institut Culturel Italien de Paris
En partenariat avec France Inter
Spectacle créé le 23 mai 2009 à San Pancrazio – Amelia (Terni)

Monstre sacré du théâtre européen, Peter Stein fait son retour au Festival d’Automne, seize ans après y avoir présenté L’Orestie d’Eschyle, et presque trente-cinq ans après y avoir fait ses débuts, en 1976, avec Les Estivants. Et après Gorki, puis Tchekhov, c’est à un autre monument de la littérature russe que l’ancien directeur de la Schaubühne de Berlin a aujourd’hui choisi de s’attaquer. Peter Stein a lui-même réalisé l’adaptation du roman de Dostoïevski, dont il a tiré un spectacle-fleuve de près de douze heures, créé en mai 2009 dans le théâtre de sa propriété de San Pancrazio, en Ombrie. Un spectacle qui témoigne de son art magistral de la direction d’acteurs : allant et venant entre la salle et le plateau, entre une noirceur insondable et un humour désabusé, entre douceur et cruauté, ils sont ici près de trente (parmi lesquels Maddalena Crippa, son épouse), parfois guidés par le metteur en scène lui-même, s’adressant au spectateur pendant les changements et les pauses. Un spectacle qui, par son intensité et sa dimension paradoxalement cinématographique, manifeste une foi éperdue en la puissance du théâtre, et sa capacité à alerter, voire à altérer le monde. Car ces Démons dépeints par Dostoïevski, tous ces êtres qui « se cherchent sans jamais se rencontrer », ne sont pas seulement les enfants et les jouets d’une société sans foi ni valeurs, aveuglée par l’idéologie : ils sont également, aux yeux de Peter Stein, autant de symptômes de notre modernité « matérialiste, rationnelle, nihiliste, prête à douter de tout ».